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vendredi 4 janvier 2013

ESPACE


Une météorite martienne riche en eau


Trouvée en 2011 dans le désert du Sahara, une météorite de 320 grammes, éjectée de Mars voici 2 milliards d’années, contient 10 fois plus de molécules d’eau que d’autres météorites issues de la planète rouge.

La météorite martienne NWA 7034 contient 10 fois plus d’eau que d’autres fragments issus de Mars et arrivés sur Terre.
Crédit : NASA/Enjoy Space

On comptabilise actuellement environ 110 météorites dites martiennes. Cela signifie qu’à l’occasion d’un événement violent des fragments de Mars ont été arrachés et ce sont ensuite «baladés» avant de finir sur Terre. On pense le plus souvent à un astéroïde qui, en s'écrasant sur la planète rouge, a projeté dans l’espace des morceaux de la surface ou de la croute.
Leur origine est certifiée par les scientifiques qui analysent les gaz piégés au sein même de la météorite lors de son expulsion : si ceux-ci sont identiques à la composition de l’atmosphère de Mars telle qu’elle a été mesurée par les sondes au sol Viking, ou plus récemment par le rover Curiosity, alors le précieux caillou obtient son «certificat martien». Ce fut ainsi le cas pour la météorite NWA 2990 qui est exposée à la Cité de l’espace de Toulouse dans le cadre de l’exposition «Explorez Mars» (voir cet article).



Prêtée par le collectionneur Luc Labenne, cette météorite martienne NWA 2990 est visible à la Cité de l’espace. Attention, le parc spatial toulousain ferme ses portes jusqu’au 5 février à partir du 7 janvier.
Crédit : Luc Labenne Météorites.

Mais revenons à la météorite découverte en 2011 dans le Sahara. Immatriculée NWA 7034 (NWA pour NorthWest Africa, comme la NWA 2990 de la Cité de l’espace), son origine géographique sur Mars ne peut pas être déterminée, tout comme les autres «cailloux martiens» qui ont fini par échouer sur notre planète. En revanche, des spécialistes américains ont calculé qu’elle avait été arrachée à Mars voici 2,1 milliards d’années : elle est donc plus ancienne que les autres météorites martiennes. Pour Mitch Schulte qui travaille à la NASA au sein du programme d’exploration de Mars, NWA 7034 est «une pièce de l’histoire de Mars à un moment critique de son évolution dans le temps». Pour parvenir à cette conclusion, l’agence américaine a financé plus d’un an d’analyses rigoureuses accomplies par l’institut des météorites de l’Université du Nouveau-Mexique à Albuquerque, l’Université de Californie à San Diego et l’institution Carnegie à Washington.
Le plus étonnant est que cette météorite dont la composition s’avère d’origine volcanique contient 10 fois plus d’eau que les autres. Les scientifiques pensent à une interaction des roches avec de l’eau au sein de la croute martienne voici 2 milliards d’années. On remarque aussi la présence de macromolécules dites organiques car contenant du carbone. Cela ne signifie pas que ces molécules attestent de la présence de vie (même très simple) sur la planète rouge voici 2 milliards d’années. Mais on sait que la vie, telle que nous la connaissons, se base sur des molécules composées de carbone et d’hydrogène (d’où leur qualificatif d’organique qui prête parfois à confusion). Ce type de molécules a déjà été constaté dans d’autres météorites martiennes, ce qui fait écho à la première analyse d’un échantillon du sol par Curiosity qui a mis en avant la présence de chlore et de carbone. Toutefois, l’équipe scientifique du rover reste prudente et n’exclue par que le carbone puisse être d’origine terrestre (légère contamination avant le lancement). De futures analyses devraient lever ce doute.





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