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lundi 9 juin 2014

Science & environnement - Une nouvelle espèce d'insecte trouvée dans de l'ambre fossile.

Science & environnement - Une nouvelle espèce d'insecte trouvée dans de l'ambre fossile.



Vieux de 45 millions d'années, le spécimen a été découvert sur les importants gisements des rives de la mer Baltique.


C'était une belle journée, chaude et humide sur les bords de ce qui n'était pas encore la mer Baltique actuelle (elle était beaucoup plus étendue). Dans la végétation luxuriante de l'époque, presque tropicale même à ces latitudes, les insectes s'affairaient à leurs occupations. Çà et là, les premiers mammifères modernes s'acharnaient à conquérir leurs territoires. Mais les insectes de tous ordres étaient les plus nombreux. Et notre amie, un insecte plat, batifolait à droite et à gauche, quand soudain, sur le tronc d'un conifère, elle se sentit comme «scotchée». Elle (c'est une femelle) venait de mettre les pattes dans la résine qui coulait de l'arbre. Impossible de s'en extraire! Il lui fallut peu de temps pour être totalement engluée et recouverte de résine. Prisonnière d'une «larme des dieux», comme on devait les appeler plus tard. Très rapidement, les substances chimiques acides de la résine pénétraient le corps de l'insecte, le déshydratant (c'est l'inclusion), tout comme le fait un embaumement. Une momie d'insecte datant d'il y a 45 millions d'années, figée et préservée pour l'éternité dans une bulle d'ambre.

C'est ainsi qu'un chercheur autrichien du Tiroler Landesmuseum d'Innsbruck a pu relater, dans le journal Deutsche Entomologische Zeitschrift, la découverte d'une nouvelle espèce d'insecte plat de cette époque, l'éocène, issu de l'ambre de la Baltique. le spécimen a été baptisé Aradus macrosomus, ce dernier terme signalant sa grande taille (du grec makros, «grand», et soma, «corps»). Ceci relativement aux 14 autres espèces déjà décrites. Il mesure presque 1 cm, a des antennes de 2,25 mm de long et présente une foule de détails anatomiques remarquablement conservés, visibles par transparence dans cet ambre jaune, couleur miel. Ce qui permet à Ernst Heiss, l'auteur de l'étude, de conclure qu'il s'agit bien d'une espèce différente de celles qui sont déjà connues.

«Ernst Heiss est sans doute le meilleur spécialiste mondial de ces questions sur ces insectes plats Aradus, estime André Nel, professeur au Muséum national d'histoire naturelle de Paris, responsable de la collection du Muséum et grand spécialiste lui aussi de la question. Et, effectivement, les arguments qu'il développe semblent assez fiables vis-à-vis des autres insectes de ce genre déjà connus.» Des gisements d'ambre ayant inclus des animaux, insectes, arachnides, fourmis, reptiles et autres, des pollens ou des plantes ont été retrouvés sur tous les continents. L'une des zones les plus riches en ambre fossile est celui de la Baltique, entre Pologne et Lituanie, jusqu'en Russie. L'ambre se présente sous forme de caillou plus ou moins gros, léger, dans une terre sédimentaire bleu suie. Il faut en extraire l'ambre et le polir.

«Il y a deux problèmes majeurs autour de cet ambre et des fossiles qu'il peut contenir, déplore André Nel. Tout d'abord le fait qu'il est exploité commercialement pour des bijoux ou des vernis, ce qui fait que les scientifiques n'ont que peu accès à ces matériaux exhumés. Ensuite parce que le problème des faux, et des faussaires, est bien réel. Et il remonte déjà au XIXe siècle. Il y a un marché pour ces amsbres anciens, et certains n'hésitent pas à utiliser de l'ambre synthétique, ou de l'ambre véritable dans lequel ils font des trous pour y placer des insectes ou autres modernes, et camoufler les trous. Et des centaines d'espèces d'insectes plats modernes existent encore. Mais pour les chercheurs, le problème principal est que nous ne disposons face à une inclusion que de détails anatomiques, souvent saisissants il est vrai, mais pas de données sur la reproduction.» Peut-être un jour André Nel trouvera-t-il dans les abondantes collections du Muséum, des données de ce type…

vendredi 17 janvier 2014

science - Découverte d'une fourmi ninja esclavagiste.

science - Découverte d'une fourmi ninja esclavagiste.

Une espèce de fourmi, qui capture des cousines pour les réduire en esclavage en usant de techniques d'infiltration dignes des ninjas, a été identifiée aux Etats-Unis par des biologistes allemands.


Cette espèce du genre Temnothorax, qui regroupe plusieurs centaines d'espèces de petites fourmis vivant dans les arbres ou sur le sol des forêts, a été baptisée «pilagens», qui signifie «pillarde» en latin, en raison des raids qu'elle lance sur des fourmilières d'autres espèces pour se procurer des esclaves. Mais contrairement aux célèbres fourmis esclavagistes d'Amazonie, qui peuvent déployer jusqu'à 3000 soldats sur le terrain pour leurs razzias, la Temnothorax pilagens privilégie la furtivité et une grande économie de moyens. 
Elle vise uniquement deux autres espèces de fourmis proches de la sienne qui élisent domicile dans des noix ou des glands creux qui font office de véritables châteaux-forts: murs épais et entrée unique d'un millimètre de diamètre, facile à défendre. La cible rêvée pour la «fourmi pillarde», dont la petite taille (2,5 mm en moyenne) limite son rayon d'action à quelques mètres carrés de sol boisé. A une attaque massive ou un siège prolongé, coûteux en temps et en vies, la petite esclavagiste préfère la furtivité et l'infiltration. 
                                                            Camouflage chimique 
Une escouade se compose généralement de quatre esclavagistes, dont l'éclaireuse qui aura découvert la cible. Grâce à leur petite taille, les pillardes se faufilent aisément par la porte de la colonie ennemie et emploient un camouflage chimique pour passer inaperçues. En général, lorsqu'une fourmilière est attaquée par des ennemies, cela s'achève par une lutte acharnée, souvent à mort. Mais, curieusement, les biologistes de l'Université de Mayence et du Muséum d'Histoire naturelle Senckenberg de Görlitz, deux institutions allemandes, n'ont rien observé de tel lors des raids des fourmis pillardes. 
Non seulement leurs victimes ne se défendent pas, mais elles laissent l'adversaire emmener librement des larves, voire des individus adultes, que les pillardes font ensuite travailler pour leur propre compte. Les fourmis esclavagistes sécrètent tout simplement des substances chimiques spécifiques qui empêchent leurs cibles de les identifier en tant qu'ennemies, a révélé l'étude, publiée par la revue en ligne ZooKeys. 
Toutefois, il arrive que les intruses soient démasquées malgré leur camouflage chimique. Elles ne sont pas pour autant prises au dépourvu. Ninjas jusqu'au bout, elles savent aussi frapper là où ça fait mal: avec leur dard, elles visent précisément un point du cou de leurs adversaires, là où la carapace est molle. La piqûre provoque une paralysie immédiate et une mort rapide, qui se traduit par un taux de mortalité compris entre 5% et 100% dans les colonies attaquées, avec des pertes quasi nulles chez les pillardes, assurent les chercheurs.